Le vole et vente d’enfants par des réseaux obscures continue son chemin dans plusieurs villes de la République Démocratique du Congo.

La LIZADEEL a accordé une assistance judiciaire à une famille dont un garçon de 2 ans du nom d’Eldy Mambinza Mbikayi a été volé depuis le 15 janvier dernier à Kinshasa par un couple ayant des liens de parenté avec la mère de l'enfant qui reste introuvable près de huit mois après sa disparition de la famille.

Élisée Mambinza, le père de l'enfant volé revient sur le scenario ayant de la disparution de son fils :

« C'était samedi 15 janvier dernier vers 15 h.

Madame était partie au marché. À son retour elle se rend compte qu'elle avait oublié d'acheter du sel. Je garde un fils de mon petit frère chez moi. Il a avait 6 ans. Madame a envoyé ce petit garçon avec notre fils alors âgé de 2 ans pour aller acheter du sel chez notre voisin d'en face. En sortant de la parcelle, les enfants ont croisé une fille du nom de Déborah, épouse d'un cousin à ma femme.Le couple avait l'habitude de venir à la maison et l'enfant de 6 ans connaissait les deux partenaires. Déborah a posé la question aux enfants " vous allez où ? " les enfants lui ont répondu " maman nous a envoyé pour acheter du sel juste en face. " Elle leur a dit : " N'achetez pas là-bas."

Ainsi, elle les a pris et les a éloigné de la maison. De là, elle achète du sel et un jouet à celui de 6 ans. Puis elle lui dit : "je m'en vais avec Eldy pour lui acheter aussi un jouet et venir avec lui à la maison après” . Soudain, l'enfant voit le mari de Déborah (Arsen Kapala) qui était taximan moto débarquer sur le lieu avec sa moto. La femme monte avec mon fils Eldy sur la moto et ils partent de là . Son grand frère reste et commence à pleurer.

Après une longue attente des enfants à la maison sans succès, ma femme s'en va vérifier dans des familles de nos frères qui sont près de chez nous. À son retour à la maison, Déborah débarque à notre domicile vers 17 h et lui pose la question: " qu'est-ce qui ne va pas ? ”, “je te vois déprimée. ", ma femme lui relate la situation. Elle lui dit : " ne t'en fais pas, les enfants reviendront". Sans que ma femme ne se rende compte que c'est elle qui avait pris les enfants.

À mon arrivé à la maison nos deux voisins, une fille et un garçon déclare tour à tour avoir remarqué une fille près de notre parcelle vers 15 h et dresse tous deux le portrait de la fille en question de la même manière.

Quand Déborah partait avec les enfants, une cousine à ma femme les avait vus. Mais sans se rendre compte de sa malice même si elle ne la connaissait pas.

Quand cette dernière a appris que l'enfant avait disparu, elle s'est rappelée de la fille Déborah et a dressé également son portrait de la même façon que les deux précédentes personnes.

Cinq jours après la disparition de mon fils, j'ai dit à ma femme d'aller chez son cousin Arsen Kwanzambi comme il faisait le taxi moto afin qu'il nous accompagne dans la distribution de photos de l'enfant à des postes de la police ainsi qu'à d'autres endroits stratégiques comme à l'aéroport et à des frontières dans notre effort de retrouver l’enfant. Sans penser que le couple de son cousin chez qui nous allions partir pouvait être impliqué dans la disparition de l'enfant, ma femme préfère pour simple besoin d'accompagnement qu'on aille dans cette famille avec sa cousine qui avait dressé le portrait de la fille qu'elle avait vue partir avec l'enfant le jour de sa disparition. Chose que nous fîmes.

Une fois là, la cousine de ma femme qui nous accompagnait découvre que la femme chez qui nous étions parti ( Déborah) était bel et bien cette fille qu'elle avait vue avec l'enfant le soir de sa disparition. On était le 20 janvier 2022. C'est depuis ce jour-là que nous sommes en marathon judiciaire contre cette femme, son mari Arsène Kwanzambi et leur complice Esther Ndembe.», a raconté Elysée Mambinza au département de la communication de la LIZADEEL mardi 26 juillet dernier avec larmes du chagrin.

Le trois malfrats ont été donc arrêté tour à tour entre janvier et février dernier par les agents de la police judiciaire avant que le dossier soit demandé en communication au Tribunal de Grande Instance de Kalamu. D'autres complices cités dans l'affaire sont restés introuvables tous le long du procès près de huit mois après la disparition de l'unique enfant de la famille.

Les prévenus ont fini par avouer avoir volé l'enfant. Ils ont cependant refusé avec mépris de révéler l'endroit où se trouverait l'enfant jusqu'à la fin du procès qui s'est tenu devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa Kalamu.

La dernière audience du procès s'est tenue vendredi 29 juillet dernier à la prison de Makala où les prévenus croupissent depuis leurs arrestations.

A l'issue de la dernière audience du procès l'affaire a été prise en délibéré.Les prévenus sont poursuivis pour traite d'enfants et association des malfaiteurs. Le ministère public a requis 20 ans de servitude pénale ainsi que la peine capitale pour les deux chefs d'accusation retenus contre eux.

“ La prevenue Déborah Kwanzambi été passé aux aveu. Elle a reconnu avoir volé l’enfant Eldy Mambinza Mbikayi en date du 15 janvier et l’a remis à son copain Arsen Kapala. Ce dernier l’a à son tour remis à Esther Ndembe. Madame Esther connait à qui elle a vendu l’enfant.

Nous en tant que parties civile, nous avons démontré qu’il y avait un préjudice très profond que la famille est en train de connaitre. Par là, nous avons postulé la demande de domage interêt équivalent en francs congolais de trois cent mille dollars américains. Donc cent mille dollars américains à chacun de trois prévenus. Nous avons été très content du réquisitoire du ministère public.” Détaille Me Liévin Gibungula Lumbidi coordonnateur des avocats de la LIZADEEL qui a assisté la famille de l’enfant volé tout le long du procès.

La loi congolaise donne au Tribunal jusqu'à dix jours pour rendre le verdict.